... il est souvent préférable d'être très actif plutôt que de penser trop intensément ...
____ Louis Bromfield
Une page blanche ça passe mais un dessin d'enfant ça parle ça vibre ça vit.
Les traits sont difformes les couleurs mélangées car jeunes encore comme ne trouvant pas leur place. Un psy pourrait se pencher sur le blême mais là en l’occurrence pas de psy sous la main donc...chacun d'eux révèlent comme un indice, un présent, une journée, une petite vie heureuse et ou affreuse.
A chaque dessin il est représenté bien souvent un ciel rayé de bleu à l'HoriZon un soleil dans un coin de la feuille un champ compose le tout quelque fois mêlé d'un animal voire une ou des personnes et ou encore un ou des enfants.
Un soleil pour un enfant c'est la vie et pourtant même touchés dans leur propre chair certains enfants détaillent cet astre allez comprendre quelque chose vous !
Un dessin avait attiré l'attention de ceux qui avaient pénétré cette fameuse demeure pour une autre histoire - une histoire de pédophilie. Une routine quoi !
Sur la feuille, une banale représentation désignant : un local lui-même baigné d'une pénombre absolue. Un rectangle certainement un lit posé là au centre et à gauche de la feuille était visible. Pour celui qui voulait l'interpréter comme il le sentait, se trouvait un pot ou un seau ou encore une poubelle à droite du rectangle. Un cadre certainement une fenêtre semblait être fermée. Le dessin était posé sur un meuble d'une rare beauté tout en merisier. Lui-même confortablement installé dans une pièce à vivre englobée dans un intérieur sympa le tout sur une note à l'allure basic certes mais tenu propre et presque accueillant.
Le merisier; un bois noble travaillé par un artiste au vu des sculptures parcourant les pieds du meuble. Pour ma part je n'aime pas mais chacun ses goûts et couleurs. Style quelque peu trop parfait dans cette maison aux ondes positives.
La feuille à y regarder de plus près au format A4 comme disent les bureaucrates les ronds de cuir qui pensent et ne font pas, n'avait j'ne sais quoi d'anormal. J'pense qu'elle avait pas sa place ici au vu du contenu environnant. Le papier était à peine froissé et corné. Plus j’avançais et plus mon cerveau me dictait que ca collait pas dans ce décors au design presque beau. Ce dessin provenait soit d'un enfant ce qui me semblait être le cas soit d'une personne ayant perdu la raison au vu des lignes des ratures des formes maladroites des hésitations. J'optais pour un enfant puisque pas d'autres personnes apparemment dans cette maison aux rideaux soyeux sentant bons j'ne sais quel parfum presque envoûtant.
En scrutant le reste de cet intérieur sans reproche, des cartons empilés non loin d'un couloir laissèrent entrevoir une porte. Une porte rien de plus classique qui ne s'ouvrit pas tout de suite comme soudée à une matière invisible que nos épaules finirent par faire céder, voler, fracasser.
L'intérieur de la pièce était plongé dans une pénombre presque envahissante stressante. Rien ne sembla attirer l'attention de ceux qui venaient de pénétrer dans cet espace en dehors du temps rien sauf cette odeur repoussante nauséabonde mêlés d'urine et d'excrément.. juste qu'à même le sol une chose se distinguait, immobile.
Cette forme non loin d'un pot ou seau ou encore poubelle était prostrée ne bougeant pas. Comme indiqué dans l'ordre et avec précision sur le dessin se trouvaient au centre à gauche un rectangle, un matelas posé à même le sol, un pot ou seau ou encore poubelle sur la droite rempli d'urine maculé de merde.
La forme de type humain fut identifiée comme étant celle d'un enfant âgé de 7 ou 8 ans. Un petit humain mâle aveuglé par les torches de ceux qui allait le délivrer sans le savoir. Eux qui étaient venus en ces lieux pour une histoire routinière.
Le p'ti bout poussait des gémissements presque inaudibles la peur était là le moyen-âge aussi. Juste entré par un espace resté ouvert. Une dimension inconnue.
Vêtu de vêtements de couleur jaune urine le visage barbouillé de merde les cheveux collés comme ceux d'une poupée, entremêlés et lissés de matière fécale, l'enfant finit par s'abandonner en soupirant dans les bras des anonymes qui lui bandèrent les yeux le protégeant de la lumière et des hommes.
Délivrance d'un p'ti bout. Délivrance des ces lieux sans teinte. Délivrance de l'enfer, prenant soin de lui comme d'un joyau unique au monde ce qu'il était devenu en cet instant.
Un dessin d'enfant parle vibre vit. Les traits sont difformes les couleurs mélangées car jeunes encore comme ne trouvant pas leur place. Un p'ti puzzle où chacun d'eux révèlent un indice une trace un endroit un objet désignant des personnes. Un ciel bleu un soleil en haut à gauche un champ une plaine signe d'un bonheur.
Celui-çi avait été déposé sur un meuble en merisier par une main d'adulte d'un geste sûr et avec élégance dans une pièce inondée de soleil aux rayons doux comme un linge de soie en pensant que rien au monde absolument rien n'aurait du ou pu déchiffrer l'énigmatique et oppressant dessin fait de la main d'un gosse âgé de 7 ou 8 ans.
Le soleil brillait encore et encore. Les bruits de la rue n'avaient pas changés. L'air chargé de tensions était devenu presque sain une fois celle-çi retombées.
Un cœur avait été dessiné par une main invisible sur l'entrée d'une porte comme pour ne pas oublier. Les anonymes restèrent à l'écart des hommes juste le moment de repartir avec l'enfant emmitouflé comme une momie lui promettant un avenir plus bleu que son placard.